J'ai récemment acquis auprès d'un autre passionné de curiosités radiologiques un échantillon de sol de la région de Fukushima (merci Johan !). Celui-ci aurait été prélevé à une vingtaine de kilomètres de la centrale accidentée. L'échantillon est léger, très léger : à peine 1 gramme de terre brune sèche. Placé au contact de mon compteur geiger GMC-300, celui-ci ne montre pas une activité extraordinaire : 40 CPM avec mon compteur GQ GMC-300 pour un bruit de fond moyen de 26 CPM. C'est peu, mais quand même significatif si on considère la faible masse de l'échantillon.

Echantillon sol Fukushima

Que montre l'analyse par spectrométrie gamma ? Dès les premières minutes, même avec un détecteur à iodure de césium d'un centimètre cube, la présence de césium 137 est évidente avec son pic caractéristique à 662 keV. Mais à la différence de mon échantillon de trinitite, qui contient lui aussi du césium 137 puisque issu d'une détonation nucléaire, l'échantillon de Fukushima semble aussi montrer une présence discrète de césium 134 vers 801 keV.

Spectre gamma sol Fukushima

Les doses relâchées de césium 137 et césium 134 lors de la catastrophe étaient similaires (source). La faible hauteur du pic de césium 134 s'explique donc probablement parce que ce radio-isotope possède une demi-vie bien plus courte (2.07 ans) que celle du césium 137 (30.15 ans). Sept années s'étant écoulées depuis la catastrophe de 2011, une bonne partie du césium 134 s'est désintégrée, alors que le césium 137 disparaît à un rythme beaucoup plus lent.