La radioactivité peut décidemment se cacher là ou l'on s'y attends le moins : un contact lui aussi passioné de radioactivité m'a très aimablement fait parvenir une poigné de porte ancienne (merci à lui !). Visuellement, la poignée est d'apparence banale, constituée d'une sorte de porcelaine noire. Exposée à de la lumière UV, celle-ci ne manifeste aucune fluorescence. Le compteur geiger par contre se met à crépiter à l'approche de la poignée. Alors que le bruit de fond naturel est de 26 CPM sur mon compteur GMC-300, le nombre de CPM monte à 3900 environ au contact de la poignée.

poignee de porte radioactive uranifère

Il semblerait que la majorité de l'activité soit sous forme de rayonnement beta. D'ailleurs à 30 cm de la poignée, un dosimètre compensé en énergie (Polimaster PM1621) ne montre aucune élevation significative du débit de dose.

spectre poignee radioactive uranifère

Que dit la spéctrométrie ? L'analyse montre un pic à 185.99 keV caractéristique du radium 226. La poignée de porte contient donc très probablement un composé contenant de l'uranium, le radium étant un descendant de celui-ci. A la différence des roches uranifères et autres objets à base d'uranium naturel, les pics correspondant aux autres descendants de l'uranium (Pb214, Bi214) sont ici absents. Cela est probablement dû au fait que le composé uranifère incorporé dans la poignée a été débarassé de ces descendants et n'est pas retourné à l'équilibre séculaire depuis. Il ne m'est pas possible de déterminer la nature exacte de ce composé. Des ressources trouvées sur le web parlant de glaçure indiquent que ce pourrait être de l'oxyde d'uranium (UO2).