Un article de l'Express évoquant les incendies de forêt autour de Tchernobyl et relayé sur Facebook dans les groupes survivalistes a récemment retenu mon attention. L'article évoque pour la France un "triplement de la radioactivité". En réalité, il s'agit plus probablement d'un triplement de l'activité constatée pour le seul Césium 137, et non d'un triplement de la radioactivité ambiante totale. Le même phénomène avait d'ailleurs été constaté lors d'incendies précédents.

Cette hausse de la teneur en Cesium 137 dans l'air est-elle dangereuse ? Pour le savoir il faut essayer de convertir cette activité (un nombre de desintégrations par unité de volume) en sieverts (l'unité servant à estimer la dangerosité biologique).

L'article parle d'une activité de "1.5 microbecquerels par mètre cube" (contre 0.5 en temps normal), soit en notation scientifique 1.5e-6 Bq/m³. Pour le Césium 137, d'après l'ouvrage de référence "Radionucléides et Radioprotection", le débit de dose efficace par immersion, qui inclue à la fois les doses reçues par inhalation, par ingestion et par irradiation externe est de 1.1e-6 µSv/h par Bq/m³. La dose efficace reçue en une journée avec une activité de 1.5µBq/m³ serait donc de 24*(1.5e-6*1.1e-6) = 3.96e-11 µSv.

A titre de comparaison la radioactivité naturelle moyenne en France représente une dose d'environ 2mSv par an, c'est-à-dire 5.48 µSv par jour. Soit 138.4 milliards de fois plus que la dose susceptible d'être apportée par les incendies de Tchernobyl. Voila de quoi relativiser et ne pas s'inquiéter pour rien :)