La question de la dangerosité des montres au tritium revient fréquemment sur les forums. Hélas, si les réponses données sont souvent justes (les montres au tritium ne sont pas dangereuses) elles sont en général peu argumentées.

Que dit la science ? Le tritium est un radioélément dont la demi-vie est de 12.5 années, et qui se desintègre en émettant des rayonnement beta dont l'énergie moyenne et de 5.7keV. A ce niveau d'énergie aucun risque d'exposition externe, car les rayons beta ne traverseront ni le verre de la montre, ni le boitier, qu'il soit en métal ou en plastique. Démonstration en video (vers 11:50) :

Qu'en est-il de l'exposition interne ? La plupart des montres utilisant du tritium contiennent une activité maximale de 25 millicuries de cet élément d'où l'affichage "T25" parfois visible sur ces montres (Des montres à 100 millicuries existent également, affichant un "T100"). Cette activité convertie en bequerels nous donne une activité de 925000000 Bq (1 Ci = 37000000000 Bq).

Supposons maintenant qu'un utilisateur casse tous les tubes de sa montre (peu probable) et inhale l'intégralité du tritium qu'elle contenait (encore moins probable). La littérature scientifique (PDF, p78) nous dit que la dose par unité incorporée (DPUI) du tritium sous forme gazeuse est de 1.8E-15 Sv/Bq. Le nombre de sieverts effectifs reçu par la personne serait donc de 925000000*(1.8*10^-15)=0.000001665 Sv soit 1.665 uSv.

Selon l'IRSN, la dose moyenne que reçoit un français chaque année est de 3.7 mSv, soit 10.14 uSv chaque jour. La dose maximale reçue suite à l’inhalation du tritium de la montre serait donc l'équivalent de 4 heures d'exposition moyenne, c'est à dire rien du tout. A titre de comparaison la dose reçue lors d'un vol Paris-New York est de 80 uSv.

Que faire si vous cassez les tubes au tritium de votre montre ? En extérieur, rien du tout, car le tritium étant un gaz similaire à l'hydrogène il part aussitôt en altitude. En intérieur, aérez simplement la pièce 30 min par précaution afin que le tritium ne se mèle pas à de l'eau condensée, l'eau tritiée étant davantage absorbable par le corps que le tritium gazeux.