Dès que l'on commence à s'intéresser au sujet de la radioactivité, le compteur geiger vient aussitôt à l'esprit. Mais quand on creuse, on s'aperçoit rapidement que plusieurs types d'appareils différents existent alors que tous semblent mesurer une seule et même chose : la radioactivité. Comment alors s'y retrouver et choisir le bon matériel ? Tentative de synthèse.

L'ictomètre, souvent appelé "compteur geiger", est un simple compteur, c'est-à-dire qu'il compte les particules qui traversent son capteur. Un vrai compteur geiger ne devrait en tout rigueur afficher que des détections exprimées en CPM (coups par minute) ou CPS (coups par seconde). Malgré tout certains compteurs affichent des résultats en Sieverts. Si le capteur n'est pas compensé en énergie, le nombre de Sieverts affiché sera en général faux, sur-estimé dans certains cas, sous-estimé dans d'autres. C'est pour ça que je recommande toujours des compteurs affichant des CPM ou CPS. Les compteurs à tube geiger-muller peuvent détecter les rayons beta et gamma et pour certains les alpha. Les compteurs à scintillation ne détectent que les gamma. L'utilisation idéale de l'ictomètre est la détection.

Le radiamètre, aussi appelé débitmètre peut utiliser un tube geiger-muller ou un autre type de capteur. A la différence du compteur simple, le radiamètre est compensé en énergie ce qui lui permet de donner une estimation à peu près fiable des débits de doses (exprimés en Sieverts par heure) et des doses (exprimées en Sieverts) peu importe le radio-élément considéré. Seuls les rayons gamma sont en général pris en compte par le radiamètre. L'utilisation idéale du débitmètre est la mesure d'ambiance, c'est-à-dire la détermination du niveau ambiant de radioactivité, mais il peut aussi être utilisé pour la détection.

Le dosimètre opérationnel peut utiliser un tube geiger-muller ou un autre type de capteur. Il est très proche du débitmètre dans son fonctionnement. Cependant il sert surtout à mesurer des doses (Sieverts), et s'avère peu intéressant pour mesurer des débits de dose, car les débits de doses minimaux affichables par ces appareils sont déjà élevés. L'utilisation idéale du dosimètre opérationnel est, comme son nom l'indique, la mesure des doses.

Le contaminamètre enfin est un compteur ou ictomètre un peu particulier, qui va compter les détections non pas dans un volume, mais sur une surface. Les résultats sont exprimés en bequerels par cm². L'utilisation idéale du contaminamètre est la détection, et le caractérisation de la contamination.

Quel appareil choisir dans une optique de préparation quand on est un particulier ? De mon point de vus les ictomètres et radiamètres sont les plus intéressants. L'ictomètre sera généralement plus sensible car capable de détecter les rayons beta et gamma. Le radiamètre sera lui plus fiable pour ce qui est d'estimer le débit de dose, mais moins sensible. S'ils peuvent être obtenus à bon prix les dosimètres opérationnels peuvent également s'avérer intéressants, pour avoir une idée de la dose accumulée.

Notez que cette présentation se veut synthétique : dans la réalité des nuances existent, certains appareils sont hybrides, et j'ai volontairement passé sous silence la détection de certains rayonnements comme les neutrons.